D’aussi loin que je m’en rappelle, j’ai toujours aimé écrire, partout, tout le temps, sur tout. Les blocs notes pleins à craquer, les skyblogs surchargés, les SMS qu’il faut retravailler -au risque d’avoir cramé tout le forfait mensuel en un seul message.
Je suis d’une génération qui a connu la limite mais aussi l’essor de l’illimité. On s’est retrouvé à passer de deux wizz maximum à la suite, à l’hyperdisponibilité. Génération accro à la notif, addict à la dopamine. Perdre des heures dans un vortex obscure sans cohérence, absorbé dans le monde suprématique de l’algorithme, ou les vidéos et les nouvelles s’enchaînent dans tous les sens en un souffle. Du 24/24, 7/7 d’infos plus ou moins intéressantes, ou le pire et le meilleur se côtoient en un pouce. Une schizophrénie moderne à ne plus savoir ou donner de la tête. Pourtant on y consacre tout notre temps et notre attention. On a fait fuir le vide, éloigné l’ennui, repoussé le silence, relégué la solitude en ligue 2. Tout l’espace est occupé.
Là au bout des doigts on se retrouve Il est bizarre le monde dans lequel on vit, sans queue ni tête, il part dans tous les sens, difficile de regarder devant, trop occupé à garder les yeux rivés sur tous ces langages binaire, tous ces codes qui s’harmonisent. J’ai pas envie de sonner comme une vieille réac, mais parfois je me demande bien comment on fait pour pas ne devenir fou avec ce trop plein. Comment on fait le tri dans tout cela ? QU’est-ce qu’on retient ? Qu’est-ce qui sort du lot ?
Je me disperse.
C’est ptet aussi pour cela que je n’ai jamais aimé Twitter -mis à part le fait qu’il faut avoir un avis sur tout, adorer critiquer, ou se revendiquer expert en jugement à l’emporte pièce, j’ai jamais su être concise. Tout ou rien. Aucun avis pour éviter la déferlante de pensées.
Revenons au contexte. Après les blogs, y’a eu les débuts des vidéos. La vague d’hégémonie de l’image, et le sacre de la vidéo, avant celui des réels en x2. Une déferlante de réels, enfin maintenant ça devient presque compliqué de savoir si c’est réel ou si c’est un fake, un montage généré par chatgpt ou l’IA. Montrer plus vite, en venir au fait. Si une image vaut mille mots, j’ai toujours préféré les mots. Ça prend beaucoup plus de temps. C’est plus exigeant, de trouver la tournure qui rime, le mot juste, la phrase que l’on retient. On écrit, on efface, on rature, on fait une pause, on reprend, on doute, on supprime, on recommence. Comme le cha cha cha, on mélange, on secoue, et on voit ce que ça donne. (C’est Dieu Google qui dit que le Cha-cha-cha c’est un mélange de danzón, de són cubain et du mambo. Je vous laisse voir avec chatgpt si vous voulez en savoir plus, sinon on ne va jamais en venir aux faits.) Donc je disais les mots plus que les images. Et surtout parce que les mots, laissent l’imaginaire libre de droits.
J’aime ceux des autres, je passe des heures à lire, à annoter les bords de pages lorsque le phrasé est bon, à surligner les phrases qui percutent, à recopier les expressions qui sonnent bien. A force, je me suis convaincue que je n’aurais jamais ce piquant, que la forme ne serait jamais aussi géniale et que le fond était creux. Que je ferais de la bouffe de brasserie dans un monde de restaurants étoilés. Je savais pas vraiment ce que je cherchais à dire. Je me suis dis que je n’avais pas tant à dire? J’ai attendu longtemps avant de me dire après tout ? Pourquoi eux auraient plus le droit que toi ? Parler pour ne rien dire. Y’avait trop, partout. Tout ayant déjà été dit, fait, imaginé, réalisé, écrit. ça déborde dans tous les sens. À quoi bon en rajouter ? À quoi bon faire du bruit en plus ? Pour dire quoi ? Des vélléités ? Des banalités ? Des superficialités ? À quoi bon s’élancer si ce n’est pas parfait ?
Mais c’est quoi parfait ? Dans la syntaxe ? Dans le fond ? Dans l’objectif ? (S’en suit des kilomètres de questionnements existentiels qu’il a fallu raccourcir pour le bien de tous)
Si l’on n’est pas dans la provoque, si l’on ne soutient pas une cause, que l’on ne défend pas des idées clivantes est-ce que cela sert vraiment de parler ? Si l’on n’a pas un truc à vendre avec un code promo, pourquoi faire de la promo ?
J’ai même loupé le coche du podcast, un micro, une voix un peu sympa, et parler sans script, enchaîner les mots. Bondiouss on en perds des heures à écouter des trucs dans tous les sens. À qui a la curiosité affûtée, le monde dans lequel on vit est un puit sans fin d’infini.
Avant je postais beaucoup, puis j’ai accumulé du retard, je me suis faite rattraper par mes exigences de la perfection, respecter l’ordre, la cohérence. Des contraintes de scorpion ascendant poisson ça. Alors j’ai arrêté. Et maintenant j’en ai marre d’écrire des choses qui disparaissent au bout de vingt quatre heure. Des pavés illisibles que l’on pose sur une photo. J’ai envie d’autre chose.
Alors j’ai rien inventé de nouveau, il n’y aura pas de lever de fond pour projet disruptif, d’OPA pour innovation, de recherche d’investisseurs pour la R&D. Y’aura pas de ROI positif dans cinq ans. Mais un billet sans prétention. Un truc à l’ancienne. Comme une gazette de trucs & machins qui partent dans tous les sens. Un algorithme random de musique, de restau, de film, de sorties ciné, de livres, d’artistes. Un shaker de culture. Une pochette surprise. Un truc moderne en fait. Dans l’ère du temps finalement. Un endroit ou l’on vient se perdre pour trouver, une chanson à découvrir, une expo à aller voir, un livre à commencer. En fait, un refuge de vieux réac qui pourraient autour du feu parler ensemble. Comme si l’on venait ouvrir un vieux journal laissé sur le zinc du bistrot. Un journal de bord, avec une navigation tumultueuse, portée par des courants contraires, des tempêtes dans tous les sens, des vents changeants. Ne s’attendre à rien et se laisser surprendre. Il n’est pas question de rendements, de likes, de nombre de vues, ou de kudos.
J’ai pas la prétention d’étaler ma culture ou de badigeonner l’internet de confiture de connaissance, je vais naviguer à vue. Pas d’obligations de publications, pas d’enjeux, juste du kiff comme diraient les d’jeuns et les moins jeunes.
Alors, aujourd’hui si j’étais…
Un film.
Je dirais Moonrise Kingdom. Parce que bon Wes Anderson quand même. La semaine dernière son dernier film The Phoenian Schème est sorti en salle. Et je me suis dis « yesss canon! » avant de me dire que dans le fond, hormis le Grand Budapest Hôtel que j’avais vu à sa sortie en 2014, je connaissais pas grand chose de sa filmo. Et si je réfléchissais encore plus loin que ça, je me suis dis qu’à l’époque j’y connaissais pas grand chose au cinéma -pas que je m’y connaisse beaucoup plus- j’ai pas passé un master en cinéma entre temps, mais déjà maintenant j’ai l’abonnement Télérama. Alors ça fait déjà un peu moins nanti à la limite de la parisienne insupportable en terrasse qui parle en T « franchement c’est un lieu 4T » (les non abonnés comprenez c’est un lieu que l’on recommande).
Mais du GBH (Grand Budapest Hôtel comme on dit dans le milieu. Enfin juste moi qui ai la flemme de recopier Grand Budapest Hôtel en entier), j’en gardais un souvenir édulcoré, une vague idée du scénario, mais je sais qu’à l’époque ça m’avait troublé les plans, les couleurs, l’énergie de la mise en scène. Et en discutant avec Soso -ma collègue cinéphile- et au cours de nos discussions revue de presse & café ciné, elle me parlait des films de Wes qu’elle préférait. Et c’est un gouffre de titres qui s’est ouvert, un boulevard de références inconnues. Alors en bon élève dans ce cas là, tu ouvres une petite note cérébrale et tu écris ce que tu dois voir (oui tu peux aussi ouvrir une nouvelle note dans ton iPhone 37, sous ta to-do « Films à voir » que tu rouvriras cet hiver, une fois que tu ne seras plus occupée à boire des coups en terrasse. Et y ajouter Moonrise Kingdom par exemple).
Apparement tu peux aussi mettre Fantastic Mr Fox, ou Astéroid City ou encore la Vie aquatique. Et là tu pourras dire que tu connais un peu le style de Wes. (Yeap et même l’appelé wes parce que vous serez devenues intimes avec cet autodidacte.) Parce que ce que j’ai appris aussi c’est que ce réalisateur et scénariste, il a rien de classique. Il avait pas envie de faire des études de cinéma, il a un peu fait une orelsan « Si tu veux faire des films, t’as juste besoin d’un truc qui filme. Dire ‘j’ai pas d’matos » ou pas d’contacts » c’est un truc de victime ». Alors il a pris une super 8 et il a fait un court métrage, Bottle Rocket qui deviendra un long métrage. Bon obviously je fais une ellipse narrative, mais il s’avère qu’il a aussi pu lancer ce projet parce qu’il a rencontré Owen Wilson & Bill Murray à l’université. Mais le hasard des rencontres toussa, on en parlera plus tard.
Alors donc commence par Moonrise Kingdom (il est sur Netflix en ce moment si jamais), y’a quand même certains éléments chers à Wes. Les influences de la Nouvelle Vague de Tati, l’esthétisme des années 1960-1970, des personnages excentriques. Bref une ode au surréalisme. Encore un film ou l’esthétisme et le lyrisme surprend, et les têtes d’affiches, deux adolescents inconnus sont entourés de grandes stars Hollywoodiennes Bruce Willis (qui joue les policiers parce que bon ba ça reste Bruce Willis quand même, et puis même quand il n’est pas question de protéger Leeloo et de fuir Zorg faut bien tourner pour payer le loyer), Edward Norton (qui n’a donc pas joué que dans Fight Club) ou encore Bill Murray (oui ba il n’allait pas faire un film sans lui non plus). On retrouve les couleurs vives, les détails
De quoi ça parle ? Sam & Suzy (respectivement 12ans et 12ans), tombent amoureux et décident de s’enfuir, un classique finalement. Tous deux sont deux enfants à problèmes, rejetés par leurs camarades, mais jouissent d’une très grande intelligence, lui le scout ne lache pas son chapeau en vison et elle son fard à paupières bleu vif. Ils on planifié leur fugue et les adultes gravitent autour, Ward (Edward Norton) en chef de camp scout qui culpabilise de ne pas avoir su garder un œil sur Sam, les recherches menées par Sharp (Bruce Willis) ou encore Walt (Bill Murray) en père de Suzy.
Les voilà parti à l’aventure pour rejoindre la plage de l’autre côté de l’île. On aime les quelques mots de français
Et si on veut se la jouer analyste, Wikipédia le résume bien « on trouve une contradiction des valeurs où les adultes réfléchissent en enfants et se chamaillent alors que les enfants se comportent en adultes responsables, une véritable collision de deux univers un enfantin qui rêent d’aventures et de péripéties, et un univers d’adulte déprimant de la vie normale, fait de petits combats quotidiens »
On embarque avec Sam & Suzy dans ce monde coloré, ou les non-sens font sourires, au plans symétriques, aux travellings, tou y est pour prendre du recul ou à l’inverse de fondre dans l’instant et de se libérer de la toute-puissance du cadre rigide. Un film qui a du rythme, qui mériteraient des kilomètres de mots, alors donc l’idéal : ayez la curiosité de le visionner pour vous faire votre avis.
Une musique. Rectification : une pépitasse
Je dirais -enfin l’algorithme aléatoire basé sur mes titres likés- Daylight Doom de Moto Bandit. Un groupe pop de Nashville. « You know I’ll be right By your side, follow me, walk into The light »
On reste dans le thème de la liberté finalement, et dans l’idée de s’échapper en rêvant d’un monde plein de lumières avec l’être aimé. Après tout, n’est-ce pas ce pour quoi on veut signer ? S’échapper en sachant que l’autre sera à nos côtés
Un livre.
Je dirais -probablement la catégorie la plus difficile de n’en sélectionner qu’un- est-ce que je pars sur un tunnel de mon amour pour Chapsal dès maintenant ? Du livre qui était à la mode partout La femme de ménage mais bon y’a déjà mille revues, la hype est passée, un tunnel de Vernon Subutex ? Yeap. Succès littéraire de 2018 et alors y’a quoi ? Les livres ça périme ? Nan j’crois pas. Va falloir se préparer à l’écclectisme de mes goûts littéraires, passion pour la clique Jardin, Bukowsky ou Despentes mais en même temps comment ne pas parler de SF, ni de roman d’amour ?
J’pourrais aussi vous parler de la Végétarienne de Han Khang le prix Nobel de 2024 mais flemme de commencer le premier journal de bord avec un livre qu’on n’a pas aimé nan ? Ptet pas un grand intérêt de vous dire -nan celui-ci pas ouf- bon au moins ça peut vous faire faire des économies, gardez vos sous vous en aurez plus besoin cet été en vacances. Que de les dépenser dans ce livre qui m’a slightly fucked up mes rêves. Ptet que je suis pas assez solide sur mes applombs.
Bon aller. Au hasard. La femme de Ménage. J’avoue j’avais la curiosité de percer au grand jour ce bouquin encensé par les records de ventes et de regarder moi aussi au travers de cette trou de serrure (rapport au fait que sur la cover c’est un œil derrière une serrure sur un fond bleu Yeap maintenant je suis à peu prêt certaine que tu as la réf). Alors sans vouloir me la ramener je l’ai lu en anglais, un peu con vu que je pense qu’il plairait à la Madré mais avec ses douze livres annuels si je commence à lui donner un bouquin en anglais, il a aucune chance. Mais ces derniers temps j’essaye de lire dans la langue originelle. Pas que je veuille mettre les traducteurs en chômage économique mais je sais pas j’ai l’impression que ça me rapproche de l’auteur. Pff j’me prends pour qui moi. Evidemment que ça ne s’applique qu’aux livres anglais, bien que allemand LV2 jamais je m’amuse à lire des livres en allemand, d’ailleurs ils ont des succès littéraires mondiaux eux ? J’ai malheureusement un bouquin mondialement connu en tête mais trop tôt pour ce genre de blague, puis pas mon style surtout, vous vous retrouveriez à vous faire une fausse idée. Tout ce que je veux pas. Puis en fait, je lis juste en anglais en fait. C’est ça que je voulais dire. Jamais je lis La Végétarienne en Corée non seulement parce que 1. Je parle pas coréen mais parce qu’aussi 2. Je parle pas coréen. Mais c’est peut-être là tout le sujet, ptet que y’a des subtilités que je n’ai pas saisi. Bref. Je me disperse. Perse. (Ça par contre c’est le genre de blague que je sais faire)
Donc sans spoiler, The Housemaid, est clairement une pépite. Un roman moderne, un peu monté comme une série Netflix je l’avoue. On se fait balader dans un truc, on se fait des loopings émotionnels, on a envie de s’énerver, on fulmine, bref il se passe des truc dessous. Le p’tit cœur qui bat il est chamboulé. Jusqu’au plot twist de malade au trois quart du bouquin. Mazette. Le truc que tu vois pas venir et là en une fraction de seconde ton cerveau il rétropédale, il revoit toutes les images que tu t’étais faites. Il freeze, erreur 404. T’as plus qu’à faire F4 sur tous les préjugés que tu avais ancré dans ta matrice. Alors j’suis pas une grande consommatrice de romans policiers, ou d’enquêtes, mais ptet que c’est ce que vous ressentez quand Poirot il vous démontre que si tout laissait à croire que c’était le colonel Moutarde dans la cuisine avec le fusil, finalement c’était madame Pervenche avec le chandelier dans le couloir. Et t’es là, toi qui t’étais dis que tu avais loupé ta carrière dans le FBI qui avait commencé à te renseigner pour intégrer les services secrets à te dire que non, demain, tu seras très bien derrière ton Excel à classer les références dans l’ordre croissant et à répondre à l’e-mail de Sonia à la compta qui attend une réponse de ta part depuis trois semaines.
Donc bref, un livre comme on les aiment. Qui Suscite des émotions, des réflexions, sur la forme je retiens pas beaucoup de citations qui méritent d’être transformé en post it sur le mur des mantras, mais ça reste agréable à lire. Peu de personnages, mais tous avec des qualités et des profils clivants. On ne s’y perd pas, on comprend vite le cheminement, le livre s’ouvre sur la scène finale, donc pas vraiment de surprises, sans spoiler, on sait qu’il y aura une victime. Et très vite les Poirots en herbes que nous sommes connaissent le coupable.

Un sentiment.
Je dirais la finale de Roland Garros de Jannik Sinner et Carlos Alvaraz. Alors je regarde jamais le tennis. Genre jamais. J’avais bien entendu parler de Nadal, Fédérez, Agassi, ou Djoko, mais pour moi Roland Garros c’était surtout la bonne excuse pour taper sa meilleure sieste post déjeuner dominical. C’est une madeleine de Proust du grand père les mains croisées sur le ventre, les clopes que l’on fume encore dans les maisons parce qu’on connaît pas le tabagisme passif. Rolland Garros, c’est surtout le printemps bien installé et le début de l’été qui commence a faire parler de son arrivée. C’est des matchs en plein cagnards qui s’éternisent. Rolland Garros ce sont des gens aux chapeaux blancs qui passent leur journée à faire un yoga de la tête, gauche droite, et des bruits tendancieux si l’on n’est pas dans la même pièce que la télé. Mais je sais pas. Cette année c’était différent, peut-être que la nostalgie de Paris2024 s’est faufilée et que la perspective de ne pas avoir d’exploits sportifs à applaudir cet été ça m’a inspiré à me rabattre sur le tennis. PEut-etre que l’exploit du PSG dans la league des champions (ça aussi j’en parlerais plus tard) ça m’a sûrement pas suffit. Alors après le départ à la retraite de Nadal, somptueusement célébrer comme on sait faire, je vous mets au défi de ne pas sortir le mouchoir ça m’a donné envie de regarder un peu la génération nouvelle. Les remplaçants. Ceux qui attendaient sur le banc de touche. Puis Lois Boisson aussi, une française, une outsider classée 361 qui se retrouve en demi-finale face à l’américaine numéro 2 mondiale, Coco. Il m’en faut pas plus, donnez moi du storytelling and I’m all in. Une année qui ne fait pas l’autre, l’année dernière elle se fait les croisés et là boom catapulte, le phénix qui réalise l’exploit d’hisser la France en demi-finale ce qui n’était pas arrivé depuis 2011. On ne peut qu’applaudir. Et regarder.
C’était beau. Malgré la défaite, on a vibré. Et puis finalement, elle a quand même perdu, face, on l’apprendra deux jours plus tard, à la gagnante du tournoi, ce n’est pas rien. Et puis les hommes. Parce que bon? Et sans surprise, si tout le monde mise sur Alacaraz et voient en lui un digne héritier de Nadal, les similitudes ? Ils sont espagnols ? C’est sans surprise que de mon côté que je tombe sous le charme de Jannik Sinner, mettez moi un « outsider » qui a réussi l’exploit d’être le 1er italien a se hisser en haut du classement et à être le numéro 1 mondial. Évidemment que je ments. Évidemment que ce sont ses grandes jambes, ses taches de rousseurs et son regard de gentil qui m’ont fait pencher en sa faveur. Le charme des discrets. L’Italien pas du tout italien. D’un calme déroutant, qui ne laisse transparaître que très peu ses émotions, mais qui s’avère attachant aux vues de toutes les vidéos de fans qui circulent sur les réseaux. Un 2001, de 1m91, j’ai pas tout suivi mais visiblement il a été interdit de terrain pour cause de dopage, j’ai pas cherché plus loin je me moque de ce qu’il fut, ce que je vois c’est là, maintenant, sur le terrain. Je n’ai pas mené l’enquête, je me suis juste laissée attendrir, par ce « non fils de » qui a raccroché les skis ou il excellait pour la raquette, pour, y exceller également. Et quel match. Un match d’anthologie comme on dirait. 5h29, un record.
Alors ? C’était somptueux. L’idée d’avoir deux adversaires au même niveau. De voir des matchs qui vous poussent à exceller. C’est quand même plus intéressant de voir 5 sets que de voir un 5-0 (cf la League des champions). Deux styles différents mais d’une efficacité redoutable, un espagnol qui fait le show, qui s’appuie sur le public et qui à l’habitude des matchs qui s’éternisent, face à un italien stoïque, malgré une tenue édulcorée, pas de tics, pas de signes extérieurs d’agacements, une casquette à laquelle on touche pas. Alors je ne vais pas vous faire le débrief technique parce que dans le fond je n’y connais rien. Mais par contre l’essence du sport était bien là, et on sent bien que l’on assiste à la naissance de quelque chose. Que l’on a déjà hâte à l’année prochaine, pour espérer assister à une revanche, pour que la persévérance gagne. Pour que Sinner soulève la coupe.
Bref, donc ça.
Voilà ce que j’avais un peu en tête.
Bisouche.